Cute attack en puissance ~

Feat Kiseki S. Hitori & Ren B. Kenshin

Déserte. La cour était complètement... Déserte. A l'exception d'une jeune fille... Assez petite il fallait bien l'avouer, une guitare sur le dos, avec une veine qui palpait nerveusement sur sa tempe. Prévision de dangerosité : élevée. Très élevée même. Lui adresser la parole serait une très mauvaise idée à cet instant, à moins de vouloir perdre la fonction d'une partie de son corps. Rien qu'à la voir, le plus profond des parfaits crétins aurait pu deviner qu'attendre n'était pas un mot de son dictionnaire personnel, et que pour elle, cela tournait presque à l'épreuve suprême. Avec quelques enjambées, elle se posta à côté d'un banc, trouvant que rester debout, plantée sur le sol, ajouter du ridicule à sa situation. Elle posa son instrument sur le sol, avec toute la douceur du monde, et se laissa tomber violemment sur le support de bois, laissant s'échapper toute sa frustration dans un grommellement incompréhensible. Assise en tailleur, elle posa ses poignets sur ses genoux, en mode bouddha et commença une petite séance de yoga, histoire de pas faire un meurtre.
Mais vous devez être un peu perdus, n'est-ce pas ? Pour comprendre un peu la scène qui vient d'être décrite, il faut remonter quelques heures plus tôt, la veille plus exactement.

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La rentrée semblait déjà loin derrière les étudiants de l'académie, même si seulement quelques mois s'étaient écoulés depuis. Pour la jeune Akawashi Haneko, sa deuxième année en section musique se passait à merveille. Elle ne se lasserait jamais d'exercer autant sa passion, et surtout de pouvoir montrer à ses professeurs et à ses camarades son talent, même si elle entrait toujours dans une humeur grognon au moindre compliment. Bon, ce n'était pas ses parents, et encore moins ses vioques, mais c'était déjà un bon début.
Comme à son habitude, elle fit un rapide saut par la cour après sa dernière heure de la journée. Elle aimait rejoindre cet endroit pour revoir ses partitions, pour improviser sur sa guitare, ou simplement pour se reposer. La tranquillité du lieu apaisait son tempérament légèrement explosif, et elle ne se lassait pas d'observer le ciel à travers le toit en verre.
Cependant, un jour, son petit coin tranquille fut dérangé... par une bonne vieille connaissance. Enfin vieille... Pas tant que ça. Il s'agissait de Ren Blake Kenshin, alias Albi-ya comme Haneko aimait l'appeler à cause de son apparence d'albinos, le meilleur ami de la musicienne, et étudiant en seconde année de dessin. Les deux adolescents s'étaient rencontrés l'année précédente, et le courant entre les deux étaient merveilleusement bien passé, c'en était même étonnant, voire extraordinaire. Bref, c'était la première fois que les deux compères se voyaient en cette nouvelle année scolaire, et le blanc, ne pouvant pas rester discuter avec elle à cause d'un travail, donna rendez-vous à la jeune fille le lendemain, au même endroit, à 17h.

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Mais voilà, il était déjà 18h, et aucun signe du dessinateur en herbe. Et pour la musicienne, une heure, c'était sa limite de tolérance. Allez, la vie est belle, les petits oiseaux, tout ça tout ça... Une veine supplémentaire sur la joue. Elle devait bien savoir qu'il était légèrement à côté de la plaque pour certaines choses. Encore une. Et puis, le décalage horaire peut-être, dans quelques années, ce sera sûrement réglé... Limite franchie.

- MAIS QUI C'EST QUI M'A FOUTU UN ABRUTI PAREIL PAS CAPABLE DE S'ACHETER UNE MONTRE !

© Aki Epicode

Affalé sur son lit, la fenêtre grand ouverte et les yeux fermés j'écoute tranquillement la musique que diffuse mon casque. Un carnet de dessin à la main un crayon dans l'autre, je joue distraitement et machinalement avec celui-ci. La musique est excessivement forte, si bien que je n'entends rien des bruits extérieurs. Je me sens totalement coupé du monde. Un peu trop même...
Alors que mes pensées commençent à divaguer je me rappelle que j'ai rendez vous avec Haneko. Kuso ! Me redressant d'un coup, laissant tomber au sol mon carnet et glissant mon crayon dans ma poche, je me précipite dehors en claquant la porte derrière moi. Il est vrai que je n'ai pas pris le temps de regarder l'heure pour savoir si j'étais en retard mais d'un autre côté j'ai oublié l'heure à laquelle je devais la retrouver. Je hausse les épaules, après tout elle a l'habitude. C'est pas vraiment la première fois que je la fais attendre et surtout pas la dernière. Quand j'ai rendez vous avec elle, il n'est pas rare... bon d'accord j'arrive tout le temps en retard.

Oh mais je vous vois venir ! Je parle de rendez vous alors vous allez vous imaginer qu'Haneko et moi on sort ensemble ! Et là je vous ris à la gueule. Je serais littéralement incapable de sortir avec cette fille. Un trop mauvais caractère pour moi. Comme amie ça passe. On se cherche, on se supporte, on s'engueule mais au fond on s'adore. Comme ami et j'insiste sur ce point. Non mais oh, petit curieux. Enfin breeeef ! Je vous avoue que je n'aime pas particulièrement courir mais vu mon très certains retard je n'ai pas vraiment le choix, je tiens à finir la soirée en tant qu'être humain. Ce n'est pas que mes os finissent en médiator pour sa guitare me dérange mais bon. Ralentissant une fois en bas, je prends le temps de souffler puis pousse la porte et inspire le grand air frais de la cour.

« - MAIS QUI C'EST QUI M'A FOUTU UN ABRUTI PAREIL PAS CAPABLE DE S'ACHETER UNE MONTRE ! »

Elle est là, sur le banc. Ses yeux lancent des éclairs. Un instant j'hésite à me montrer puis finis par hausser les épaules. Au pire je m'en fous. Elle va gueuler un coup puis elle aura oublié. M'approchant d'elle d'un pas nonchalant, je lui adresse un de ces sourires décontracté qui ont le don de l'énerver et, histoire de la titiller un peu plus, pose ma main sur sa tête et lui ébouriffe les cheveux. Ahah, elle va exploser. Elle est aussi rouge de ses cheveux. Me laissant tomber sur le banc en soupirant je m'étire et achève de la mettre hors d'elle, un grand sourire moqueur aux lèvres :

« - T'es mignonne comme ça. »

Euh... Euh... À l'aide ? POURQUOI Y A PAS DE CARTE DANS CE BAHUT ? Même dans les labyrinthes elle trouve plus vite son chemin... Pourquoi son frère c'est un flemmard, hein ? Elle voulait juste savoir où était la salle d'art pour peindre au calme, mais lui il voulait pas quitter la chambre parce que la salle elle est trop loin et qu'on est bien ici aussi. Pfff. En plus vous voulez quoi, un samedi y a quasiment personne dans le lycée, et les seuls que la petite a croisé dans les couloirs, ils font peur. Elle avait essayé de demander sa route en plus, deux fois, d'abord c'était  deux mec et une meuf qui avaient rigolé parce qu'elle bégayait, et la deuxième fois... Le mec il était à poil donc elle a fait demi-tour, le visage rouge tomate en paniquant. Ahah. Du coup, là, actuellement, elle sait même plus où est sa chambre. Elle savait qu'elle était au rez-de-chaussez, grâce aux fenêtre, mais elle n'arrivait même pas à savoir ce que c'était, dehors.

Et devinez quoi. La meilleure, le fail de concours, la Kiseki's touch... Son sac avec ses crayons papiers, ses crayons couleurs, ses feutres, sa gouache, une petite toile et son encre de Chine... Était resté dans la chambre. Elle s'en était rendue compte quand elle avait croisé un banc, en se disant que, finalement, c'était pas si mal. Il lui resté son cahier à dessin contre son poitrail et se serrait un peu plus à chaque fois qu'elle croisait quelqu'un. Elle était passée devant la vie scolaire en plus, mais elle avait pas osé demander non plus. Déjà que les gens d'à peu près son âge faisaient peur, les adultes... En fait, ça dépendait lesquels, mais dans cet établissement, il étaient carrément tous creepy. Elle avait failli se faire coller par Reinhold Svonssen, mais Stra Skjult l'en avait empêcher en disant que 2 semaines d'heure de colle pour avoir verser ses taillures de crayons à côté de la poubelles, c'était peut-être un peu trop hard. Et à la vie scolaire, les deux de gardes, c'était Svonssen et l'autre fous à walp qu'avait mit juste un boxer. Aaaaaah.

Finalement, elle avait pensé qu'au point où elle en était, elle allait voir qu'est-ce qu'y était derrière ces fenêtre. On dirait une verrière, et la seule verrière qu'elle ait vu, c'était dans un zoo intérieur, qu'elle avait juste surkiffé, c'est un truc qu'avait renforcé sa passion pour les animaux. Du coup, sa curiosité était piquée à vif. Elle longeait le mur  en espérant bien trouver une porte quelque part. Une fois trouvée, elle entra et s'avança en longeant un mur, et en regardant la verrière, émerveillée. Il fallait absolument qu'elle pense à venir ici un jour de pluie, ça devait être si joli. Sans s'en rendre compte, elle avançait, et d'un coup.

« MAIS QUI C'EST QUI M'A FOUTU UN ABRUTI PAREIL PAS CAPABLE DE S'ACHETER UNE MONTRE ! »

RETOUR DANS LE MONDE RÉEL MA CHOUPINETTE. Elle se retourna d'un coup en essayant de trouver la madame qui avait crié comme ça. Elle était assise sur un banc, en face à gauche de la bleue. Elle entendit un rire venir de la porte par laquelle elle était rentrée. Un mec, un étudiant, albinos qui se dirigeait vars la madame toute toute rouge en souriant. Il n'avait pas semblé la remarquer, yokata. Elle surveillait la scène de loin. Ils semblait être au minimum amis. Et sans trop savoir pourquoi, elle se dirigea vers eux, prit d'un élan d'admiration sans doute. Quand elle s'en rendit compte, elle était à moins de deux mètres du banc. Et ils l'a regardaient, et elle avait les jambes qui faisaient des castagnettes.

« Ah... Euh... Je... Je... Euh... Je suis perdue, 'fin, je crois. Mais je... Euh... Je veux pas vous... Déranger... »

Ses pommettes devaient être cramoisies, et elle serrait tellement son cahier contre elle qu'il allait fusionner avec son torse pendant qu'elle se balançait d'une jambe sur l'autre.

Cute attack en puissance ~

Feat Kiseki S. Hitori & Ren B. Kenshin

Quelques instants s'étaient à peine écoulés depuis le coup de gueule de la rouge, que des pas se firent entendre sur le revêtement caillouteux de la cour. Haneko releva la tête en une fraction de seconde, si vite qu'elle ne tarda pas à sentir une petite douleur au cou, et par extension à la tête. Haha, c'était bien lui, l'albinos trop fauché pour se payer une montre, et surtout trop abruti pour la regarder. Et il souriait en plus ce con ? Effectivement, on sentait bien, en observant son visage calme, que Ren n'éprouvait aucun remord à avoir fait autant poireauté la guitariste, et il prenait même un malin plaisir à la voir énervée. Et comme toutes ses fautes ne pesaient pas assez lourd, il posa sa main sur la tête de son amie, et lui ébouriffa les cheveux... Alors qu'elle avait passé au moins une dizaine de minutes à les dompter le matin même. Rassemblant toute sa volonté, la jeune fille se mordit l'intérieur de la joue pour se calmer, et pour garder un minimum de contenance. Elle savait très bien que le dessinateur adorait l'embêter, et la voir aussi énervée était une véritable récompense pour lui. Néanmoins, en l'observant se laisser tomber sur le banc et s'étirait, la musicienne avait plutôt envie de lui faire bouffer son carnet à dessin.

- T'es mignonne comme ça.

Alors là... Il tenait vraiment pas à la vie celui-là. La couleur cramoisie du visage d'Haneko surpassait à présent la teinte rouge-rosé de sa longue chevelure. Sa main se déplaça sans qu'elle y réfléchisse pour agripper sa guitare, qu'elle avait bien l'intention d'envoyer dans la mâchoire du gugus en face d'elle. Et comme son précieux instrument allait certainement accuser quelques coups, la musicienne se vengerai en endommageant les bijoux de famille d'Albi-ya. Oui, c'était un très bon plan ça. A mettre en place de suite d'ailleurs. D'une voix menaçante et grinçante, elle lança à sa future victime :

- Al-bi-yaaaa... Tu... vas... cre-VEEER !!!!!

Cependant, alors qu'elle allait balancer sa guitare chérie dans la face de Ren, une petite voix retentit dans son dos. Une voix toute timide, toute mignonne... Attendrissante quoi. Et elle disait... Ah oui.

- Ah... Euh... Je... Je... Euh... Je suis perdue, 'fin, je crois. Mais je... Euh... Je veux pas vous... Déranger...

Sa réplique allait decrescendo, et la rouge dut tendre l'oreille pour capter la fin de sa phrase. Tenant toujours l'instrument en l'air, elle observa quelques secondes la nouvelle arrivant, zappant complètement l'autre abruti. Elle était petite... Bon d'accord quand même plus grande qu'Haneko mais chut. Ses cheveux, d'un beau bleu, lui arrivaient bien en dessous des hanches. Immensément longs quoi. A vrai dire, si la musicienne lâchait les siens, ces derniers atteindraient sûrement une longueur équivalente. Mais ce qui frappa en premier lieu la guitariste, c'était les joues cramoisies de la petiote. Pas le rouge de colère d'Haneko, un rouge de timidité.
Baissant doucement son instrument pour le reposer sur le banc, la musicienne s'approcha de la bleue, sans la lâcher du regard, pour finalement poser ses mains sur ses épaules. Pendant une longue minute, voire deux, elle plongea ses perles rouges dans les perles bleues de la jeune fille en face d'elle. Si ça gênait l'arrivante ? Haneko en avait un peu rien à battre sur le moment. Finalement, après avoir jugé que le blanc avait assez duré, la guitariste posa une main sur sa hanche, et l'autre sur la tête de la bleue, et lui déclara avec un grand sourire :

- T'es trop choupie toi ! T'inquiètes, on mord pas les petites trop kawaii, n'est-ce pas Albi-ya ?

© Aki Epicode

Un grand sourire aux lèvres je la vois s'énerver de plus en plus. Si nous étions dans un dessin animé, de la fumée serait sortie de ses oreilles. Elle saisit sa guitare et la lève dans ma direction. Tendant mes muscles je me prépare à esquiver toute attaque, qu'elle soit frontale ou pas. Avec elle on peut s'attendre au pire des coups bas et elle est prête à frapper n'importe où. Oui, oui. Partout. Je vous jure qu'elle en ait parfaitement capable. Quelle enflure celle là je vous jure. D'une voix qui se veut menaçante mais qui ne me fait absolument plus peur elle me hurle dessus :

« - Al-bi-yaaaa... Tu... vas... cre-VEEER !!!!! »

Tendant les mains au dessus de ma tête, anticipant son attaque, prêt à rouler sur le côté au moindre mouvement, je n'entends pas vraiment la petite voix qui fait réagir Haneko. Elle tourne la tête et baisse les bras. Poussant un soupire de soulagement, je me redresse. N'abaissant pas totalement ma garde - mieux vaut rester prudent avec elle - je détourne le regard de la folle aux cheveux rouge pour dévisager une adorable petite fille aux cheveux bleus. Les bras croisés sur sa poitrine elle semble tenir contre elle un carnet de dessin. Elle serait donc une dessinatrice comme moi ? Réfléchissant pendant quelques secondes, repassant dans ma tête les derniers jours et analysant bien son visage j'arrive à me dire que oui, je l'ai déjà croisé quelques fois. Par contre son nom m'échappe totalement. Au pire ce n'est pas grave, l'occasion ici me semble parfait pour le lui demander. Du peu que j'ai compris tout à l'heure elle est perdue. Je souris, amusé. C'est trop kawai. Les joues rouges de la jeune fille montrent à quelle point elle est gênée de s'adresser à nous. On fait si peur que ça ? Ca doit être à cause de l'autre tarée là, moi je fais pas peur. Enfin pas trop, sauf si on est albinophobe.

« - T'es trop choupie toi ! T'inquiètes, on mord pas les petites trop kawaii, n'est-ce pas Albi-ya ? »

Exaspéré par ce surnom absolument atroce, je me lève et prend la main d'Haneko très doucement, presque tendrement et lui lance un sourire adorable... avant de la tirer en arrière pour la faire reculer. Héhé, elle y a crut la débile.

« - Tais toi Neko-Chan tu vas lui faire peur ! »

Lui souriant une nouvelle fois je me retourne sur la petite. Vraiment trop chou ces petites joues cramoisies. On dirait qu'elle va s'enflammer si on ne fait rien. Peut être que je devrais envoyer Haneko chercher un extincteur histoire de calmer tout ça. Oui... en fait non ça semble être une mauvaise idée. La pauvre aurait les cheveux tout trempé après ça et ce serait moins mignon que maintenant. Enfin... pas sûr. Bref je m'égare totalement. Parcourant brièvement la nouvelle venue du regard je lui adresse un sourire avenant et lui fais ma plus belle voix :

« - Enchanté. Moi c'est Ren. Désolée pour les horribles manières d'Haneko j'ai vraiment du mal à la dresser. Je marque une courte pause, le temps étouffer un rire. Je cherche vraiment la merde aujourd'hui. Où veux-tu aller ? »